Le blog de Xavier Fontanet

Ça démarre, oui ou non ? Le 0,6 % fut une divine surprise. Le lendemain, certains journaux se demandaient si ce n’était pas plutôt 0,4 %, l’estimation de la croissance 2014 sur 2013 ayant été baissée de 0,4 % à 0,2 % ; il y avait un peu de gonflette dans le 0,6 %, ce qui veut dire que les chiffres n’ont pas la précision d’une horloge. Le surlendemain, on apprend que la part de la sphère publique avait crû en 2014 de 57 % à 57,5 % du PIB. Autrement dit, la rigueur consisterait à grossir d’un kilo par an au lieu de deux comme auparavant ! Ceci veut dire que la sphère publique a contribué à hauteur de 0,6 % à la croissance du PIB. La sphère privée est donc – au mieux – plate, et a continué probablement de décroître. Si on regarde sur le plus long terme, la croissance de notre pays est tirée depuis 2007 par celle de la sphère publique, qui est passée de 52 % du PIB à 57,5 %, soit 120 milliards d’euros, au prix d’un endettement de plus de 700 milliards ! Les autres chiffres tombés depuis ne sont pas bons, le chômage monte de mois en mois, le déficit public est finalement plus élevé que l’an dernier, et la dette continue de grimper malgré des ventes d’actifs publics… sans parler de l’exil des talents, qu’on évite d’évoquer mais qui ne faiblit pas. Il serait plus utile de dire que le problème est sérieux et d’étudier les décisions des pays qui se sont réformés plutôt que de tirer les chiffres dans tous les sens pour tenter de leur faire dire ce qu’ils ne disent pas. Notons que ces pays, on les retrouve en net progrès dans le dernier classement de compétitivité établi par l’IMD (Institut for Management Development) de Lausanne, où nous régressons en un an de la 27^e à la 32^e place. Les entrepreneurs marchent à la confiance. Celle-ci reviendra quand le langage servira à caractériser la vérité des situations et les réformes qui s’imposent.
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