
Comment peut-on expliquer qu’en cette période de fort chômage, il y ait encore tant d’offres insatisfaites ? L’une des raisons est que le pays paie les erreurs de la petite minorité qui a la main sur les programmes éducatifs. Trop de dirigeants de l’Education nationale continuent de penser : « Pas question de fournir des bataillons d’élèves aux méchants capitalistes qui dirigent les entreprises. »
Ce raisonnement a amené un surinvestissement dans les filières sociologie, psychologie ou littérature, emmenant les jeunes par wagons au chômage. L’échec de l’apprentissage n’est pas à chercher ailleurs. On oriente les enfants dans les filières techniques après qu’ils ont échoué dans des filières jugées (à tort) plus prestigieuses. Pour remettre les choses sur pied, il faut commencer par restaurer dans leur dignité les métiers techniques. Pour cela, on pourrait suggérer d’envoyer à l’étranger nos décideurs de l’Education nationale. Ils découvriraient que, au Japon, un grand artisan peintre sur céramique est aussi bien considéré qu’un banquier ou un haut fonctionnaire.
Aussi longtemps qu’on ne comprendra pas qu’un process industriel permettant d’augmenter une qualité ou de baisser un coût a plus de valeur qu’une analyse sociologique mal conçue, les choses n’avanceront pas. Pour débloquer le système, expérimentons, régionalisons l’éducation publique, faisons confiance aux enseignants de terrain pour concevoir eux-mêmes les programmes et gérer des diplômes locaux. Concédons aux entrepreneurs l’enseignement des disciplines relevant de la microéconomie. Abandonnons le dogme de l’infaillibilité ministérielle, mettons au rebut nos réflexes centralisateurs et colbertistes. Recourons à l’essai, apprenons à arrêter ce qui échoue et déployons ce qui marche.
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