Humeur du jour : la chronique de François d’Orcival dans le Figaro Magazine

17 Oct

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C’est à Londres que Manuel Valls a précisé que la célèbre taxe à 75 % ne serait pas reconduite en 2015. Mais les dégâts sont là. Elle n’aura fait que s’ajouter à tous les autres impôts – et sans le Conseil constitutionnel, qui s’y est opposé, des milliers de Français auraient payé plus d’impôts qu’ils n’avaient de revenus. « Les riches peuvent payer – on fera bien sans eux ! » a répété la gauche.

La droite avait-elle fait mieux ? Résultat : croissance nulle, investissements étrangers en berne et explosion du chômage. Xavier Fontanet, ancien président d’Essilor, passionné de pédagogie économique, nous invite donc à un petit « exercice de réalisme et d’humilité », dans son livre Pourquoi pas nous ? (Les Belles Lettres-Fayard).

En tête de l’exercice, il reproduit un tableau extrait de la revue américaine Forbes, celui du nombre de milliardaires dans le monde, les très grandes fortunes, au cours de la dernière décennie. En 2000, on en comptait 613 ; en 2010, ils étaient 60 % de 1011. D’où venaient les nouveaux ? Des Etats-Unis (405 contre
269) et des pays émergents (Chine, Inde, Russie) : 195 contre 28 ! C’est-à- fera bien sans dire des pays à croissance forte et ce, malgré la crise. Et les Français ? Ils n’étaient déjà que 19 en 2000 ; ils ne sont plus qu’une douzaine, sur mille !
La richesse est partie en même temps que la croissance. Ca continue.
« La France, note Xavier Fontanet, est le seul pays qui a augmente ses taux  (d’ISF) dans les cinq dernières années, tous les autres pays ayant baissé ou maintenu les leurs – alors qu’ils sont dans le rapport de 1 à 4 !» En vingt-cinq ans, ces fortunes expatriées ont créé I million d’emplois à l’étranger. Et encore ! Ce n’est qu’une estimation, car le chiffre des départs est tenu secret par Bercy. Or elles ne sont pas parties seules, les jeunes ont suivi, non parce qu’ils avaient un patrimoine, mais parce qu’ils pensaient que les impôts les empêcheraient d’en constituer un. Sous Louis XIV, la révocation de l’édit de Nantes avait fait fuir les fortunes protestantes – et ce fut un bienfait pour l’Allemagne et les Pays-Bas. Il en est resté des traces : l’Allemagne compte quatre fois plus de milliardaires que nous…

Chronique de François d’Orcival dans le Figaro Magazine

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