En période de faible croissance, on nous explique qu’il ne faut pas réduire les dépenses publiques, car cela ferait baisser le PIB. Ce raisonnement ne tient pas la route ! La dépense (subvention, fonctionnement ou équipement) se voit. Ce qu’on ne voit pas, c’est l’impôt qu’il a fallu lever pour la financer. Or cet impôt a été pris sur un acteur privé, une entreprise empêchée d’investir ou un particulier contraint de réduire sa consommation. C’est donc la composition du PIB qui a changé, pas son niveau.
Poussons le raisonnement ; vous connaissez peut-être l’histoire du médecin qui explique que, pour vous revigorer, il faut vous injecter du sang dans le bras gauche, ce sang étant prélevé quelque part, dans le bras droit, par exemple ; comme il faut bien que notre médecin vive, il en prendra au passage pour lui. Tout le monde comprend que plus on lui injectera du sang, plus le patient en fait en perdra, et plus il s’affaiblira. Depuis quarante ans, on a injecté de plus en plus de sang dans notre économie. Pour preuve, notre sphère publique est passée de 30 % du PIB à 57 %. Or la croissance s’est effondrée.
Une dépense publique excessive tuant l’économie, il faut la supprimer et tuer dans le même élan l’impôt correspondant ; on peut prédire que la somme ainsi épargnée sera réinvestie par l’entreprise et consommée par vous et moi. Réduction de la dépense publique ne veut pas dire rigueur, mais confiance dans la sphère privée et donc dans les entrepreneurs et les citoyens.
Pour les sceptiques, trois pays ont suivi cette médecine et procédé sur 10 ans à des baisses de la sphère publique de l’ordre de 10 % du PIB : la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Allemagne. On n’a pas vu leur PIB chuter et ils se portent beaucoup mieux après avoir changé de médecine. Sommes-nous si différents pour croire que ce qui marche ailleurs ne peut marcher ici ?
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