Le discours officiel compte sur la créativité pour faire redémarrer les entreprises, c’est une bonne idée. Il y a simplement deux problèmes :
2. – Le principe de précaution est contradictoire avec le concept même d’innovation, par définition transgression de l’existant.
Pour sortir de cette double difficulté, il suffit de renverser le jeu : passer du principe de précaution appliqué à la sphère privée à celui d’expérimentation dans la sphère publique. Le gros des coûts du pays y étant logé, c’est là que se trouve le plus gros levier .
La sphère publique est une activité de service, c’est de créativité dans le service qu’on a besoin. Or innover dans le service est affaire de créativité, mais surtout affaire d’expérimentation, par le déploiement des tests qui marchent et l’arrêt de ceux qui échouent. Avec nos régions, nous disposons d’un outil d’expérimentation tout trouvé, mais celui-ci ne sera efficace que le jour où la centralisation sera remise en cause.
Inscrivons donc le principe d’expérimentation dans la Constitution ! Ensuite, testons ; par exemple un droit du travail type suisse en Bretagne, une organisation décentralisée de la justice en Aquitaine, de l’éducation en Alsace et en Rhône-Alpes… Faisons le point dans cinq ans et déployons ce qui a fonctionné.
Nos voisins montrent que les sphères publiques, où les décisions se prennent près du terrain, coûtent beaucoup moins cher que la nôtre. Adoptons leurs méthodes. L’économie qui peut en résulter est assurément un des meilleurs moyens de donner de l’air à nos entreprises, et de faire repartir la croissance.
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