Archive | septembre, 2014

L’État au service des entreprises, d’Yvan Le Galès pour le FIGARO

15 Sep

Article paru dans le Figaro

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Xavier Fontanet, ex-PDG et ex-président du conseil d’administration d’Essilor.
La France est ce drôle de pays où l’État est toujours considéré comme le garant de la prospérité et du bonheur alors que les entreprises ne sont qu’une variable parmi d’autres contribuant à la création de richesses. Les responsables politiques, nouvelle noblesse d’État descendante de l’aristocratie de cour, les cantonnent à jouer les seconds rôles dans le débat public.
« Les entrepreneurs s’entendent souvent dire par les politiques : “Vous ne défendez que des intérêts particuliers, c’est facile, nous, nous défendons l’intérêt général, c’est plus difficile” », écrit Xavier Fontanet, qui publie Pourquoi pas nous ? aux Éditions Les Belles Lettres/Fayard.
C’est contre cette idée fausse que l’ex-PDG et ex-président du conseil d’administration d’Essilor s’insurge en démontrant comment la mondialisation a bouleversé les règles du jeu aussi bien pour les entreprises que pour les États.
Dénonçant la panne d’idées qui paralyse notre pays, l’entrepreneur qui a vécu de manière très concrète la mondialisation aux commandes du leader mondial des verres correcteurs, constate que la sphère publique française composée de l’État, du social et des régions est « devenue largement plus grosse que la sphère privée ».
Elle représente 57 % du PIB, soit 1 150 milliards d’euros. Un chiffre record qui place la France aux côtés de la Corée du Nord et de Cuba.
Cette dérive qui a commencé en 1973, hypothèque l’avenir car « un État inefficace plombe irrémédiablement les entreprises travaillant sur son sol », résume Xavier Fontanet, qui plaide pour de profondes réformes pour relancer la création de richesses, l’emploi, le travail et la solidarité, en « redonnant à l’entreprise et aux entrepreneurs la place qu’ils méritent dans la société ».
Car quand l’entreprise va bien, tout est possible. A contrario, quand l’entreprise va mal, « il est impossible de construire une protection sociale durable » comme le démontre l’exemple tricolore.
Refusant les idéologies qui paralysent la société française, Xavier Fontanet milite pour le bon sens et le réalisme. Le patron globe-trotter a vu sur le terrain comment le Canada, l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande, qui ont connu les mêmes difficultés que la patrie de Colbert, ont réussi à se réformer.
Ces trois pays ont appliqué la même méthode. Ils ont affirmé leur confiance à la sphère privée sans sacrifier les plus faibles et les plus démunis.
Cette révolution culturelle exige aussi un renouvellement de la classe politique en réduisant le nombre de députés issus de la fonction publique.
Un petit pays, la Suisse, peut servir d’exemple. Les parlementaires ne sont pas des professionnels des élections. Ils continuent de travailler pendant leur mandat.
Un livre à recommander à tous, parents, lycéens, étudiants, enseignants, artisans, salariés, dirigeants, professions libérales qui sont indignés par l’état de la France.

Comment traiter pour de bon l’interminable mal français Article d’Henri Gibier dans les Échos

11 Sep
Sortir de quarante années de dérive de la politique économique, c’est possible : trois pays qui y sont arrivés nous montrent le chemin.

Ils sont nombreux les Français qui, en cette rentrée cauchemardesque, où les mauvais indicateurs économiques se succèdent, plongeant le pouvoir dans un grand désarroi auquel les histoires d’alcôves n’arrangent rien, se posent deux questions toutes simples : comment en est-on arrivé là ? De quelle façon peut-on espérer en sortir ? Pour tous ceux-là, le livre de Xavier Fontanet, l’ancien président d’Essilor International, devenu parmi cent autres activités chroniqueur roboratif dans « Les Echos », tombe à pic. Son auteur a le mérite de dire les choses telles qu’elles sont, avec le bon sens de l’entrepreneur qui a tout intérêt à ne pas se payer de mots, et le tour de main du consultant en stratégie qu’il fut dans sa jeunesse, les bons chiffres et les courbes les plus parlantes toujours à portée de main.

Commençons donc par la première interrogation : pourquoi sommes-nous tombés si bas ? Xavier Fontanet a eu la bonne idée de réfléchir sur le long terme en comparant la France actuelle (en vérité celle de 2013 pour disposer des statistiques nécessaires) avec celle de 1973. Ces deux dates, c’est à la fois loin, quarante années déjà, et cela reste près de nous. Une partie de ceux qui occupent encore d’importants postes de responsabilité sont entrés dans la vie professionnelle à ce moment-là. Ils n’ont certainement pas le souvenir d’un pays qui tirait le diable par la queue. C’est même le sentiment inverse qui prédomine, si l’on en juge par la « nostalgie Pompidou » perceptible au cours des derniers mois.

Et pourtant, quand on se livre, comme l’a fait Fontanet, à une comparaison systématique de nos fondamentaux économiques en 1973 et 2013, on a du mal à croire qu’il s’agisse de la même France. La France d’hier vivait sans faire d’excès, mais fort bien, celle d’aujourd’hui vit au-dessus de ses moyens, mais se sent très mal. « En 1973, la dette publique représentait 15 % du PIB, elle atteint 100 % aujourd’hui ; le budget était en équilibre en 1973, il atteint – 4 % du PIB, soit – 8 % des recettes fiscales… le commerce extérieur était en excédent, il est en déficit de 3 % du PIB. La croissance était de 5 %, elle est de 0 %. Le chômage était de 3 %, il est de 10 % », égrène, implacable, le professeur de stratégie à HEC. A ses yeux, on ne peut pas comprendre ce qui s’est passé si l’on n’ajoute pas deux chiffres à cette litanie : « La part de la sphère publique est aujourd’hui de 57 % du PIB, un record du monde, alors qu’elle était de 27 % en 1973. »

Le test de la dinde

Comme le leitmotiv qui annonce, dans Wagner, le Crépuscule des dieux, ce thème de l’hypertrophie de l’Etat revient en permanence dans la première partie de l’ouvrage, celle du diagnostic. Ce n’est pas la crise pétrolière qui nous a fait dévier à ce point de la trajectoire des « Trente Glorieuses », soutient Xavier Fontanet, mais les mauvais épigones de Keynes, qui, lui, « n’aurait certainement pas recommandé un plan de quarante ans de relance avec quarante ans de déficit ».

Selon lui, les Français et leurs dirigeants se sont ainsi fourvoyés parce qu’ils ont beaucoup trop tardé à prendre la mesure du choc de la mondialisation. Le fait nouveau qu’elle a introduit est la mise en concurrence par-delà les frontières de la sphère publique. « La productivité d’une entreprise dépend de son excellence opérationnelle, mais aussi de la facilité à opérer dans son pays. » souligne l’ex-patron du numéro un mondial des verres optiques. Une évidence à laquelle s’est enfin ralliée la gauche de gouvernement, à travers François Hollande et Manuel Valls, au prix d’une remuante incompréhension dans sa base militante.

Qui dit sphère publique obèse dit charges et impôts exorbitants. Sur ce thème, Xavier Fontanet est intarissable. Sa besace statistique est pleine de données comparatives qui font de nous les champions du monde de « l’hyperfiscalité ». Il y voit le mal pernicieux qui a fini par anémier notre économie, ainsi que le montre le test de la dinde : « Prenons un produit dont 100 de la valeur ajoutée est française, une dinde, par exemple ; si son coût hors taxes est 100, avec l’ensemble des impôts et charges, il sera de 232 ; la même dinde produite en Allemagne par un opérateur ayant exactement le même coût hors taxes aura un coût, charges comprises, de 182 ; elle sera 22 % moins chère. » Si le producteur français voulait s’aligner au même prix, charges comprises, il devrait abaisser son coût à 78. Impossible : « Les impôts et charges tuent notre appareil de production », conclut l’auteur.

La seconde partie de son essai est consacrée à répondre à la question qui découle de la première : comment en sortir ? Il a étudié trois exemples de pays qui ont réussi leur « retournement », comme on dit dans le business : l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Chacun d’eux a su trouver les bons remèdes pour sortir de son ornière. Les Allemands ont réformé en profondeur leur marché du travail. Les Néo-Zélandais ont rebâti de fond en comble leur système de santé. Les Canadiens ont fait fondre leurs dépenses publiques et leur endettement. Ces trois exemples sont décortiqués avec brio dans le livre. Ils sont la preuve que, en ces matières aussi, quand on veut, on peut. Cette fois, les Français le veulent-ils vraiment ?

Henri Gibier

 

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Sur bfm, invité du jour d’Hedwige Chevrillon

10 Sep

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Réconcilier travail et capital

10 Sep

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La première visite de notre nouveau ministre de l’Economie a été pour une SCOP, Acome, à Romagny (Manche). Satisfaction pour tous ceux qui défendent et pratiquent l’actionnariat salarié. Belle initiative aussi, car l’actionnariat salarié est la réponse à tous ceux qui se posent des questions sur le partage de la valeur entre capital et travail.

A vrai dire, les deux ont besoin l’un de l’autre : l’emploi n’existe pas sans capital, et le capital ne peut fructifier sans le travail.

En revanche, personne ne peut dire si, dans le futur, la valeur ajoutée ira au capital ou au travail ; d’où l’idée simple de favoriser l’accès des employés au capital de l’entreprise. C’est d’ailleurs la façon la plus naturelle de faire rentrer le personnel au conseil des entreprises.

L’actionnariat salarié a fait ses preuves, il est reconnu que les entreprises ayant un large actionnariat salarié sont plus rentables que la moyenne et l’histoire a démontré qu’elles résistaient mieux à des OPA hostiles.

Quand notre nouveau ministre prendra connaissance des dossiers, il découvrira que les lois de finances votées depuis deux ans ont démoli l’actionnariat salarié : les charges à payer ont augmenté de plus de 65 %, et lorsque l’entreprise marche fort, détenir des actions coûte chaque année de l’argent aux employés et aux retraités, car le dividende net d’impôt ne couvre pas l’ISF à acquitter.

Si l’intérêt d’Emmanuel Macron pour l’association du capital au travail est sincère, la voie est simple : il suffit de retirer de l’ISF les actions détenues dans son entreprise, quitte à mettre des conditions de durée. Si on veut bien faire les choses, il serait sage de remettre les taux d’impôt sur les dividendes dans la moyenne européenne et de ramener les charges à payer par l’entreprise à leur niveau antérieur à 2012. Les déclarations d’amour, c’est bien, les preuves d’amour, c’est encore mieux !

 

 

D’autres articles sur le site des Échos.

Entretien avec Christine Ockrent chez Osons la France

8 Sep

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L’éditorial d’Yves de Kerdrel

7 Sep

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Voir l’édito en entier, cliquez ici

Mettre en avant l’envie d’une Bretagne innovante et solidaire. (Ouest France/Philippe Gaillard)

6 Sep

Cet article écrit par Philippe GAILLARD dans Ouest France pourrait vous intéresser.

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Pour ses vingt ans, l’Institut de Locarn a réuni la fine fleur des décideurs régionaux. Objectif : mettre en avant l’envie d’une Bretagne innovante et solidaire.

Hier matin, à Locarn, au coeur de la Bretagne intérieure, l’immense barnum est plein à craquer. Plus de 400 personnes, entrepreneurs, élus, enseignants, étudiants… sont là pour fêter ensemble, à l’occasion de son université d’été, les vingt ans de l’institut, centre de prospective, de réflexion et de formation. « En 1994, nous étions utopistes. Nous voulions essayer d’imaginer des choses qui n’existaient pas, pour vivre mieux », a rappelé l’universitaire Joseph Le Bihan, l’un des créateurs de l’Institut, avec le patron d’Intermarché, Jean-Pierre Le Roch.

Jeudi soir, une veillée, animée par l’essayiste et économiste Hervé Juvin, a permis de débattre « des atouts de la Bretagne face à l’échec du modèle français centralisé ».

Des atouts qui ont été rappelés en séance plénière vendredi. « Dans la phase explosive de la mondialisation, nous savons d’où nous venons et qui nous sommes, a insisté Hervé Juvin. Et notre atout principal, c’est notre capacité à agir ensemble, notre capacité à dire Nous. »

Un argument repris par Xavier Fontanet, ex PDG d’Essilor, qui a livré un cours magistral d’économie libérale. S’appuyant sur les exemples du Canada, de la Suisse, de l’Allemagne et de la Nouvelle-Zélande, « des pays beaucoup plus décentralisés que la France », ce Savoyard de mère bretonne, très applaudi, a plaidé pour « une plus grande autonomie en matière de finances, de fiscalité, d’éducation, de culture, de santé, d’agriculture et un droit à l’expérimentation ».

Une cible : l’État nation

Un plaidoyer repris par Jean-Michel Le Boulanger, qui remplaçait au pied levé Jean-Yves Le Drian, retenu par ses obligations ministérielles. Le vice-président de la Région, chargé de la culture, interpellé par une lycéenne, un étudiant et une agricultrice, a énuméré « les raisons de croire en l’avenir ».

Pour lui, il existe une réponse spécifique de la Bretagne aux évolutions du monde. Elle repose sur trois préalables : « Savoir répondre à l’individualisme, ce tout à l’ego qui ronge le vivre ensemble ; ne pas céder à la tyrannie de l’urgence qui est une atteinte à la pensée et à l’importance de l’histoire et de la culture ; et intégrer le fait qu’avec la mondialisation, le lointain devient proche, mais le proche peut devenir étranger. »

Une intervention conclue, comme les autres, par une charge contre l’État nation, « aujourd’hui, une singularité en Europe, devenue une maladie française : l’unité de la République certes, mais pas dans l’uniformité ».

Et après vingt ans, quelles sont les perspectives pour l’Institut de Locarn ? « L’utopie des débuts n’a-t-elle pas débouché sur une institution qui véhicule une certaine idéologie ? » a osé un sociologue de Rennes II. Ce sera la seule impertinence dans une matinée conclue par toute l’assistance chantant, debout, le Bro Gozh, l’hymne breton.

Retrouvez l’article sur le site de Ouest France, ici

Mondialisation et pays émergents

5 Sep

 

 

Une interview de La Bourse ou la Vie

Citation

Yvonne De Gaulle à son fils

5 Sep

« Je préfère passer pour une ignorante que de gêner ton père par une réflexion malencontreuse ».
Yvonne de Gaulle à son fils

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Article dans Challenges. Trois exemples à suivre.

5 Sep

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Voir l’article dans son contexte en CLIQUANT ICI