Un concerto de Mozart, comme Luc Ferry l’a si bien expliqué, c’est l’Autriche du XVIIIe siècle. Pourtant, quand Isaac Stern l’interprète au plus profond de la Chine, il touche ses auditeurs et suscite des vocations de violonistes alors même que ceux-ci ne connaissent rien à l’Europe. Un sushi, c’est typique du Japon et, cependant, quel succès il rencontre auprès de Français qui n’y ont jamais mis les pieds !
Réfléchissez aux produits qui font notre quotidien : une fermeture Eclair, une pointe Bic, un vaccin : ces produits ont été inventés et ont trouvé leur premier marché dans une ville, voire un village suédois, hongrois ou français. Tous se sont développés grâce à des entreprises qui, partant de ces villages, ont permis au monde entier de bénéficier des progrès qu’ils apportaient. La mondialisation est un partage de connaissances entre pays et un levier d’expansion pour tout ce qui est remarquable. Bien sûr, elle impose l’excellence mais elle donne aussi l’opportunité de grandir ; elle est donc tout sauf un nivellement par le bas.
Nos entreprises mondialisées prouvent que les Français peuvent réussir dans cet environnement. Prenons du recul, notre pays a eu plus que sa part dans les innovations qui ont changé le monde : l’avion, le moteur à explosion, la fission nucléaire, le pneu et bien d’autres. Tout n’est certes pas parfait dans la mondialisation, mais personne ne peut contester qu’elle a fait sortir au moins 500 millions de personnes de la pauvreté en vingt ans… Ceux qui font commerce de la dénigrer ont en général peu voyagé à l’étranger et n’y ont que très rarement vécu. Ils sous-estiment nos talents et réduisent le champ d’opportunités offert à nos enfants. Apprenons à remettre à leur place ces musiques malthusiennes, heureusement moins universelles que les concertos de Mozart !
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