Tous les pays parlent, actuellement, de simplifier leur fiscalité et de baisser les taux de l’impôt sur les sociétés (IS) pour attirer les entreprises. Celui-ci va faire office de prix et devenir le marqueur des pays, d’où une question clef : quel taux prévoir à dix ans ?
Ce sont les pays dont les politiques publiques sont les plus adaptées à la mondialisation qui vont mener le jeu. Ils n’auront pas de chômage car le monde entier investira chez eux ; ils ne pratiqueront pas de politiques de redistribution parce que celles-ci installent une partie de la population dans la dépendance et obligent mécaniquement à monter les taux marginaux de l’impôt sur le revenu (IR) et de l’impôt sur les sociétés avec leurs conséquences néfastes sur l’attractivité, la motivation et l’investissement ; on doit donc anticiper, pour ces pays leaders des prix de marché, des taux plats sur des bases larges.
La simplification de la fiscalité sera l’autre facteur d’attractivité. Imaginons le choc suivant, auquel certains pays réfléchissent sérieusement : un taux unique (« flat ») sur trois impôts : l’IS, l’IR et la TVA. Quel serait ce taux ? Prenons le modèle allemand : son Etat coûte 20 % du PIB et son modèle social 24 %, les deux sont en équilibre financier. Les impôts n’ont donc à financer que 20 % du PIB. Le calcul est simple : salaires, consommation et bénéfices représentant dans les pays développés comme le nôtre respectivement 54 %, 53 % et 15 % du PIB, le taux unique pour ces pays serait de 16 %.
Ceci est tout à fait possible si on observe les résultats de la dernière étude KPMG, qui montre que les taux moyens européens sont passés en huit ans de 24 % a 21 %. Notre 38 % d’IR, qui est hors marché, reflète une sphère publique 27 % plus chère que l’allemande, des régimes sociaux en perte et une redistribution excessive qui force à avoir un IR et un IS trop élevés – sans parler de l’ISF.
Les choses sont dès lors très claires pour nous : soit la croissance par l’ouverture au monde et la réforme, soit un déclin très rapide dans l’immobilisme et l’égalitarisme.
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