Nos politiques concoctent entre eux une loi sur la décentralisation. C’est, dans cette période de mondialisation, une décision de la plus haute importance qui va affecter le fonctionnement de la sphère publique, l’attractivité de notre pays, les coûts de l’Etat et les conditions de travail de nos entreprises. Il y a peu de temps, la presse suisse bruissait de débats autour de la décision d’Ernesto Bertarelli, grand industriel et vainqueur de la Coupe de l’America, de déménager de Nyon à Saanen. Pour la faire courte, les impôts étaient trop élevés à Nyon et, vu le poids personnel du personnage et celui de ses entreprises, sa décision obligeait la ville qui le perdait à revoir ses budgets de fonctionnement à la baisse et permettait à celle qui l’accueillait de baisser ses impôts.
Nos parlementaires devraient étudier la Constitution suisse, exemplaire en matière de contrôle des coûts. Celle-ci définit très précisément les responsabilités laissées au fédéral (monnaie, armée et affaires étrangères) et celles qui sont confiées aux 26 cantons et à leurs villes (justice, police, éducation, transports…). L’Etat suisse régalien, largement décentralisé et constitutionnellement sans doublon, coûte en consolidé 25 % de moins que le nôtre. La majorité de la dépense publique suisse est fermement contrôlée par l’intense concurrence sur les implantations que se jouent les cantons.
Dès que les élus font trop grimper les coûts et les impôts, ils sont rappelés à l’ordre par des déménagements ou des votations cantonales. Cette compétitivité de la sphère publique dope celle – déjà exceptionnelle – des entreprises et améliore l’attractivité des régions. L’exemple de notre voisin suisse doit inspirer une réforme qui peut à la fois dynamiser les régions, réduire les dépenses publique et doper nos entreprises.
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