Deux lettres au courrier ce matin : dans la première, les impôts qui augmentent et, dans la seconde, les factures de téléphone qui baissent… Le monde à l’envers : les dépositaires de l’intérêt général assomment les « assujettis » et les entreprises à but lucratif font preuve, elles, de générosité en baissant leur tarifs !
Nous avons sous les yeux l’illustration limpide des vertus de la concurrence : l’arrivée de Free a bousculé les trois acteurs originaux de la téléphonie et amené une baisse des prix d’un ordre de grandeur de 40 % – en gros une économie de 240 euros par abonnement, sans compter des effets identiques sur les box TV. A dire vrai, pour les ménages pauvres, c’est la concurrence qui est la vraie source de générosité. Ce sont Système U, Auchan, Carrefour, Leclerc et tous les producteurs que ceux-ci distribuent – en un mot les entreprises de la sphère privée -, les authentiques défenseurs des petits revenus. L’effarante montée des impôts a l’une de ses principales raisons dans le monopole de fait qui a transformé petit à petit la sphère publique en corporation protégée, de surcroît par un parlement où elle est surreprésentée.
La concurrence, détestée, a contrôlé l’intérêt particulier, le faisant converger vers l’intérêt général. Son absence, le monopole, donné à la sphère publique, l’a privé de l’aiguillon quotidien sans lequel les coûts ne baissent pas. Avec la mondialisation, notre sphère publique trop coûteuse (c’est le monde entier qui le dit) pénalise nos entreprises face à des concurrents logés dans des pays où elle est plus efficace.
Il faut que notre sphère publique comprenne que sa concurrence à elle, ce sont les sphères publiques de nos voisins. Il faut remettre la nôtre à leur niveau de coût, avec le même service. Cela veut dire la faire passer de 57 % à 46 % du PIB. Ce sont 200 milliards à économiser, un beau chantier en perspective !
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