Une entreprise de menuiserie paye son ouvrier 15 euros, intègre 15 euros de charges, doit ajouter 20 euros pour couvrir les coûts fixes d’atelier, frais généraux et divers impôts, le tout fait 50 euros l’heure. Elle est confrontée à des concurrents travaillant au noir à des prix allant de 15 à 20 euros. Dans des métiers où la main d’oeuvre représente 75 % du prix de revient (et ils sont légion), les prestations au noir peuvent être 50 % moins chères.
Disons les choses : les 35 heures et leur « temps libre » ont amorcé le phénomène ; on voit désormais des prestations fournies à partir de bases étrangères moins chères ou par certaines personnes touchant le chômage. A ce petit jeu, l’économie parallèle ne peut que grandir. Ceux qui respectent les règles devront alors licencier et l’Etat y perdra de précieuses recettes.
On rajoute en ce moment des réglementations que seule respecte l’économie officielle, on pense à de nouvelles taxes écologiques et on accroît les écarts de prix. Ce n’est pas avec plus de contrôles que l’on s’en sortira : il faudra embaucher des contrôleurs, qui feront monter ce que payent les entrepreneurs honnêtes, et on augmentera automatiquement le chômage. Les pays anglo-saxons, où l’économie parallèle est peu développée, sont beaucoup plus respectueux des règles que nous ; ils savent que dans une petite tricherie, c’est tous ses proches que l’on vole.
Réaffirmons que l’on ne s’en tirera pas sans l’obéissance aux règles et sans le respect par chacun de ses concitoyens. Mais les charges sociales et le coût de la sphère publique, à service égal, sont là-bas entre 20 % et 25 % sous les nôtres ; cela réduit considérablement la « compétitivité » du travail au noir.
Nos syndicats et notre Etat doivent comprendre que trop de social tue le social et que trop d’impôt tue l’impôt. Il ne faudrait pas que notre République, à la manière d’une mauvaise mère qui dissipe l’argent du ménage dans une trop vaste garde-robe, handicape ses enfants et en amène certains à sortir du droit chemin.
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