7h 30. Je reçois sur mon mail le refus de financer une start-up montée par des jeunes : « Messieurs, nous avons cessé d’investir en France. Vous pouvez remercier votre gouvernement pour avoir fait de la France un territoire où il est impossible d’investir. J’espère que vous nous prouverez que nous avons tort et que vous rencontrerez un grand succès ! ».
8 h 30. Nouvel électrochoc : l’étude d’Ernst & Young sur les investissements de l’étranger dans notre pays en 2012. Les rapports sur l’attractivité nous ont endormis, mettant en avant l’excellence de nos infrastructures, notre productivité et notre qualité de vie. Les chiffres 2012 font mal. La part de l’Europe dans les investissements mondiaux chute : à l’intérieur de l’Europe, celle de la France s’effondre. Nous rétrogradons à la troisième place, dépassés par l’Allemagne, qui attirait deux fois moins de projets que nous il y a dix ans et qui en attire aujourd’hui 50 % de plus. Les projets industriels croissent de 50 % dans les pays de l’Est, sont stables en Angleterre, mais ils décroissent de 30 % dans les autres pays mûrs. Concernant les projets de recherche et développement, l’Angleterre et l’Allemagne nous distancent largement.
Pourquoi se détourne-t-on de nous ? Les raisons sont bien connues : fiscalité confiscatoire et imprévisible, rigidité du marché du travail. Mais il y a du nouveau, le sentiment que cela ne va pas s’améliorer, que la France est un pays « business unfriendly » et antimondialisation.
C’est un vrai coup de semonce pour ceux qui nous gouvernent : 2 millions de salariés travaillent en France dans des filiales de multinationales, notre PIB ne tiendra pas si elles ne se sentent pas bien chez nous. Baisser la fiscalité pour montrer que l’on va s’attaquer aux coûts de l’Etat, c’est un message passé au monde entier qui fera redémarrer l’investissement en France. C’est désormais la priorité : si nous ne le faisons pas, notre pays continuera à s’enfoncer.
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