Autolib’ illustre parfaitement les transformations à l’oeuvre aujourd’hui : les voitures ne sont plus achetées mais louées le temps du trajet, le capital s’est déplacé du particulier à l’entreprise ; le maire est aussi client car Autolib’ se développe ville par ville, le parking devenant station-service ; un système informatique hypersophistiqué permet aux clients de localiser les voitures, de les réserver et de payer à partir de leur smartphone. Les carrosseries seront bientôt en plastique, l’électrique et la chimie vont se développer face au pétrole et à l’acier.
Destruction, reconstruction et progrès vont de pair et innervent toute l’économie. Cela entraîne des difficultés pour certains, mais permet de recréer de nouveaux modèles économiques plus efficaces et moins polluants. Pour que ces nouveaux métiers se développent, il faut laisser les anciens décroître rentablement, ne pas trop les taxer afin qu’ils dégagent les flux de liquidités dont ont besoin les filières en forte croissance.
Les partenaires sociaux, qui veulent ces évolutions en tant que consommateurs, doivent comprendre et faire comprendre que l’avantage acquis n’a pas de sens dans un monde libre et concurrentiel. Ils doivent aider à fluidifier l’emploi pour qu’il passe des anciennes filières aux nouvelles.
Face à ces nombreux changements, l’Etat doit admettre qu’il doit lui aussi se remettre en question, ne serait-ce que par solidarité avec la sphère privée ! La sphère publique, c’est entre autres du service et de la finance, domaines où internet permet de gigantesques progrès. La société sera invivable et injuste si on laisse coexister deux France : l’une qui se réinvente, prend sur elle toute la flexibilité ; et l’autre qui reste figée, ne baisse pas ses coûts et ne pense qu’à taxer. Que la sphère publique prenne exemple sur Autolib’, libère l’imagination de ses agents, s’inspire des meilleures pratiques des autres pays. En ces temps difficiles, c’est son devoir. Dans cette affaire, elle joue aussi sa légitimité et son honneur.
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