Entre janvier et mars 2013, durant quatre matinées de séminaire, la cinquantaine d’élèves de première année au CFJ s’est confrontée à un monde aussi méconnu que – parfois – méjugé : le patronat. Xavier Fontanet, ex-PDG d’Essilor (1996-2010) et professeur à HEC, leur a donné ses clés pour décrypter l’entrepreneuriat et la stratégie d’entreprise face à la mondialisation.
Fort de ses multiples casquettes – il est président du comité d’éthique du MEDEF, membre de la commission Attali pour la libération de la croissance française et auteur du succès de librairie Si on faisait confiance aux entrepreneurs (Editions Manitoba / Les Belles Lettres) – Xavier Fontanet se présente sans fard comme un défenseur assumé de la « mondialisation absolue », du libéralisme « pur et dur ».
« Je vais vous présenter la vie en entreprise, ce que j’appelle la vraie vie », a-t-il annoncé en guise d’introduction, devant des élèves au regard distancié, mieux habitués à couvrir les mouvements sociaux sur le terrain qu’à entendre l’éloge d’une « concurrence libre » comparée à « l’égalité des chances ».
Alternant ses récits d’expérience personnelle et les enseignements théoriques extraits de son cours sur iPad « Les 12 clés de la Stratégie », l’ancien PDG de l’un fleuron de l’industrie française a exposé ses points de vue, répondant sans tabou à toutes les questions.
Bien sûr, il s’agit de la vision d’un grand patron d’une société du CAC 40 « en pleine réussite, au moment où la France et les Français semblent, eux, sombrer définitivement dans la sinistrose », comme le rappelait un récent portrait paru dansLe nouvel économiste. Mais ses conférences, désormais bien rodées, aspirent à mieux faire comprendre l’économie concurrentielle aux hommes politiques, syndicalistes, journalistes et étudiants.
Lors de la dernière intervention de M. Fontanet au CFJ, les élèves ont proposé de reprendre le micro pour l’interviewer collectivement, jouant cette fois leur rôle de journalistes plus que d’apprentis entrepreneurs. Ils ont eu carte blanche, et le résultat fut à la hauteur des attentes : trois heures de débat animé, parfois accrocheur, ont nourri un échange rare et constructif entre deux mondes qui s’ignorent.
Laura MIRET et David de ARAUJO, (étudiants en 1ère année)
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